SBA 6 juin 2010, Vernon

Cette sortie a été proposée par Denise Tourel, Marie-Hélène et Gérard Sarazin. Nous étions dix-huit personnes. Nous avons fait un premier arrêt au niveau d'une ancienne terrasse sur des  sables issus de la dégradation des grès du Trias.

Corynephorus canescens est une  des graminées caractéristiques de ces sables siliceux avec Micropyrum tenellum. Elles sont accompagnées par Silene armeria, Filago vulgaris....

Adenocarpus complicatus est aussi présente. C'est une fabacée peu fréquente qui colonnise les zones siliceuses peu après leur ouverture.

Plus bas, les bancs de grès du trias inférieur forment un plateau qui domine la vallée de La Beaume

Les dalles portent des reliefs en forme de mamelons. Ce sont les fameuses tétines de Vernon! (appellation controlée par les locaux) Le mécanisme de leur formation n'est pas bien connu. L'hypothèse qui me vient à l'esprit est que l'érosion aurait dégagé des zones mieux cimentées. Un ciment aurait pu circuler postérieurement à la sédimentation en imprégnant des colonnes traversant les bancs de grès comme le suggère des observations dans la falaise sous ces dalles. Une autre hypothèse serait une origine fossile, mais rien ne l'étaie malgré la ressemblance superficielle des formes avec celles de sites de forêts fossilisées dans les grès du houiller.

L'herborisation s'est poursuivie sur ces  grès qui portent une pinède à pins maritimes dominant un maquis à Quercus illex, Erica arborea, Erica cinerea, Cistus salviaefolius, Tuberaria guttata... Hypericum linariifolium est une des raretés de ce site. J.P. Mandin nous a raconté que c'est presque dans cette station, en fait un peu plus bas dans le lit de la Baume qu'il a été montré par des membres SBA au dessinateur  D.Mansion pour qu'il soit représenté  à partir d'échantillons de terrain dans le tome 3 de la flore forestière (Rameau et all.; IDF) !

Après l'observation d'une zone humide autour d'un bassin artificiel avec quelques Osmunda regalis et un trajet au pied de la falaise, nous rejoignons plus loin sur le plateau une autre zone de "tétines"..

Parmi des feuilles d'Allium, Orchis laxiflora, Serapias lingua, Serapias vomeracea et Ophioglossum vulgatum occupent de petites dépressions humides sur le bord du plateau.

Enfin, nous avons rejoint le ruisseau de Baumecou qui entaille les dalles de grès en formant un immense abri sous roche.

Le contact transgressif des grès sur les roches du socle est très  bien visible sous la cascade formée par le ruisseau. Le niveau de base des grès est formé de matériel très hétéromètrique, du sable au bloc, et très peu émoussé.

La capillaire de Montpellier ou cheveux de Vénus (Adiantum capillus-veneris) occupe les zones de suintement à l'ombre des bancs rocheux. Elle est accompagnée par des hépatiques dont Conocephalum conicum.

A signaler également sur ce site de la cascade du Baumecou, un autre millepertuis intéressant: Hypericum androsaemum

Pour finir, nous sommes remontés au niveau des voitures en observant le long de la route la flore calcicole portée par les dolomies du Trias moyen.
A signaler parmi les Aphyllantes monspelliensis, Dorycnium pentaphyllum et Astragallus  monspeliensis, quelques Ophrys apifera en fleurs.
Voici l'ensemble de notre parcours sur le fond de carte géologique avec la topographie en transparence: